RENFORCEMENT DES COMPETENCES : les deux pilotes d’ULM du parc national de la Comoé formés aux techniques de photographie aérienne
Au regard des menaces qui pèsent sur le Parc national de la Comoé, la Direction de Zone Nord-est de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves est toujours dans la dynamique de renforcer la surveillance du Parc à travers un suivi écologique très performant, notamment grâce aux inventaires aériens de la faune et à la cartographie sur base de photographies aériennes. Ces activités s’intègrent dans le Projet de Protection de la Biodiversité du Parc national de la Comoé, Phase II, financé par la coopération financière allemande à travers la KfW, avec un appui technique du consortium AHT Group / AMBERO / CSRS.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention signée en mai dernier entre Aviation Sans Frontières Belgique (ASFB) et l’OIPR pour la mise en place de la feuille de route surveillance aérienne et la réalisation de l'inventaire aérien 2025 au Parc national de la Comoé, une équipe d’ASFB s’est rendue en Côte d’Ivoire. Xavier Vincke, Directeur des Programmes, a séjourné à Bouna du 13 au 21 juillet 2023. Stéphane Carré, Pilote-Instructeur ULM, y séjournera jusqu’au 4 août.
Cette mission vise de multiples objectifs que sont :
- Renforcement des compétences des deux pilotes ULM de l’OIPR en vols de surveillance et suivi écologique
- Appui à la réhabilitation et à la mise en place d’aérodromes dans le Parc
- Identification d'équipement et de fournisseurs pour l’entretien de l’ULM
- Appui à l’élaboration du plan de développement de compétences des pilotes et autres parties-prenantes dans la surveillance et le suivi écologique
- Appui à l’élaboration de la stratégie d'utilisation des ULM et avion au niveau du PNC
Xavier Vincke a accompagné Stéphane dans cette première mission, afin d’adapter différentes techniques de photographie aérienne à l’ULM Bat Hawk et de transférer ces compétences aux deux pilotes de l’OIPR. Un enjeu de taille est notamment d’adapter à l’ULM la méthodologie d’inventaire aérien photographique de la faune du Parc.
Il est important de signifier que cette méthodologie a été utilisée par ASFB en 2022 durant l’inventaire aérien de la faune du Parc de la Comoé et permet d’assurer un comptage des animaux de manière automatique, notamment grâce à un algorithme d’intelligence artificielle développé par l’Université de Liège, Gembloux Agro Bio Tech.
Ladite méthodologie développée avec un Cessna 206, n’est pas simple à priori à adapter à un ULM Bat Hawk. Mais ASFB a développé, avec l’aide du constructeur Micro-Aviation SA et d’autres partenaires, un prototype de système de fixation extérieur des appareils photo qui a déjà produit des résultats très satisfaisants lors des tests dans le Parc national de la Comoé. Un grand merci à Baptiste Bataille, Anthony Caere du Parc national des Virunga et Derek Macpherson pour leur appui technique très précieux.
Notons que les applications vont au-delà du comptage d’animaux. Cette technologie permet également d’identifier de manière automatique diverses pressions, comme le braconnage, l’orpaillage, le pâturage, la déforestation… Mais également de réaliser une cartographie détaillée du Parc, en trois dimensions, avec une résolution spatiale de l’ordre de 5 cm. Le système de fixation des appareils photos sera amélioré dans les prochains mois, notamment grâce à l’utilisation d’imprimantes 3D.
L’utilisation de l’ULM crée de grandes opportunités et améliore considérablement la capacité de l'OIPR à surveiller le parc, en assurant la conservation de ses ressources naturelles et de sa faune. L'efficacité de la surveillance aérienne pourra encore être améliorée grâce à WisePark, le système intelligent de surveillance à distance et de gestion des parcs développé par gisAction et soutenu par le programme de conservation d'Esri.
Le système WisePark permettra aux patrouilles aériennes d'être suivies en temps réel grâce au GPS embarqué dans l’ULM. Les données collectées pourront être analysées en profondeur grâce à des outils SIG Web avancés, ce qui permettra d'avoir une vue d'ensemble de l'espace.
Ces informations précieuses seront ensuite accessibles aux autorités du parc, ce qui leur permettra de gérer la zone de manière plus sûre et plus efficace.